Un
bon projet
Contrairement au droit
d’initiative citoyenne au niveau européen et au référendum existant
actuellement en France (y compris le référendum
d’initiative populaire introduit en 2008 dans la Constitution), la
proposition de Monsieur Vanneste n’est pas bidon : les citoyens peuvent
lancer une pétition pour exiger qu’une question soit soumise en votation
populaire (il peut même s’agir de modifier la Constitution), si le nombre
requis de signatures (qui est fixé à un niveau raisonnable) est réuni, alors le
texte doit être soumis en votation populaire, et le résultat de cette votation
s’impose aux élus. Bravo !
La
question du délai pour la récolte des signatures
La proposition Vanneste dit : « Les lois ne
peuvent être promulguées par le Président de la République qu’après un délai de
trois mois pendant lequel une demande de référendum par pétition peut-être
effectuée par 500 000 citoyens inscrits sur les listes électorales ». Le
délai accordé pour récolter les signatures semble donc être de trois mois, mais
j’aurais aimé qu’il soit plus explicite. Surtout, rien n’est dit sur le délai
lorsqu’il s’agit d’une initiative (pour proposer une nouvelle réforme) plutôt
que d’un référendum (pour s’opposer à une décision des élus). En Suisse, ce
délai est de 18 mois pour une initiative et 100 jours pour un référendum.
Il
faut ajouter le référendum obligatoire
Les révisions de la Constitution devraient
obligatoirement et automatiquement être soumises au référendum sans même qu’il
soit nécessaire de le demander en récoltant des signatures. Comme le dit Etienne Chouard :
« Ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du
pouvoir ». De même, toute perte de souveraineté nationale dans le cadre
d’accords internationaux devrait obligatoirement être soumise au référendum.
------------ Proposition Vanneste ------------
Proposition de loi constitutionnelle tendant à instituer
le référendum d’initiative populaire présentée par Monsieur Christian Vanneste
(voir ici) :
« Vu les articles 6 et 14 de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789 rattachée au préambule de la
constitution,
Vu l’article 2 de la constitution de la République
française qui dispose que le principe de la République est "le
gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple",
Vu l’article 3 de la constitution qui dispose : "la
souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants
et par la voie du référendum. Aucune section du peuple ni aucun individu ne
peut s’en attribuer l’exercice",
Article
premier
Le troisième alinéa de l’article 11 de la constitution de
la république française du 4 octobre 1958 est remplacé par les trois alinéas
suivants :
Les lois ne peuvent être promulguées par le Président de
la République qu’après un délai de trois mois pendant lequel une demande de
référendum par pétition peut-être effectuée par 500 000 citoyens inscrits sur
les listes électorales. Le Président de la République soumet alors ce texte au
référendum. La pétition est adressée au Président de la République et doit
porter sur un objet unique.
Un référendum portant sur un objet mentionné au premier
alinéa peut être organisé à l’initiative d’une pétition de 800 0000 électeurs
adressée au Président de la République. Cette initiative populaire prend la
forme d’une proposition de loi portant sur un objet unique. Le gouvernement et
le parlement donnent leur avis sur ce texte dans un délai fixé par une loi organique.
Le parlement peut proposer dans son avis un contre-projet. Dans un délai de
trois ans à compter du dépôt de cette proposition à la présidence de la
République, le Président de la République soumet au référendum cette
proposition et l’éventuel contre-projet proposé par le parlement.
Si la pétition mentionnée au paragraphe précédant porte
sur une révision de la constitution, la pétition doit comprendre un million de
signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales.
Le cinquième paragraphe de l’article 11 de la
constitution est abrogé.
Article
deux
Le deuxième alinéa de l’article 72 de la constitution est
rédigé comme suit :
"Ces
collectivités s’administrent librement par des conseils élus et par des
référendums d’initiative populaire, dans des conditions prévues par la loi. Une
loi organique fixe les règles du référendum veto et de l’initiative populaire
aux niveaux de la région, du département et de la commune." »
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