L’idéal
de la démocratie directe
Dans une démocratie, le peuple devrait idéalement prendre
lui-même toutes les décisions. C’est ce que redécouvrent les indignés. Mais cette
pure démocratie directe n’est pas réalisable, car les citoyennes et les
citoyens ont d’autres choses à faire que de gérer les affaires publiques
quotidiennes.
Les
limites de la démocratie représentative
L’alternative, c’est la démocratie représentative que
connaît la France. Nous élisons des représentants qui nous gouvernent et confisquent
le pouvoir : entre deux élections, nous n’avons aucun pouvoir de décision.
Ceci est indigne d’une démocratie.
Une
troisième voie
Il existe toutefois une troisième voie : la
démocratie semi-directe. C’est une combinaison de démocratie représentative et de
démocratie directe. Le peuple élit des représentants qui ne peuvent pas
confisquer le pouvoir, puisque le peuple conserve la possibilité d’intervenir
dans les affaires publiques grâce à deux instruments de démocratie directe qui
lui permettent de s’exprimer en tout temps sur des questions spécifiques :
le référendum et l’initiative populaire.
Le
référendum
Par le référendum, le peuple peut s’opposer à une
décision spécifique de ses représentants. Le référendum peut être obligatoire
(par exemple pour une modification de la Constitution) ou peut être facultatif
(la question n’est soumise en votation que si suffisamment de citoyennes et de
citoyens le réclame par pétition).
Ce n’est
pas au président de décider s’il y a ou non référendum
Il est très important que ce ne soit pas les élus qui
décident si une question donnée sera soumise en votation. Car le référendum
perdrait alors presque tout son sens. Il suffit de voir la France : le
président décide de soumettre la Constitution européenne en votation pour
diviser l’opposition, puis, comme le peuple refuse cette Constitution, un texte
similaire est rédigé (le traité de Lisbonne) qu’on se garde bien de soumettre
au peuple. Ce n’est plus un référendum, c’est une farce.
L’initiative
populaire
Il ne suffit pas que le peuple puisse s’opposer à une
décision de ses représentants, il doit aussi pouvoir formuler une proposition
spécifique. C’est le droit d’initiative populaire : si une pétition réunit
le nombre requis de signatures, une votation populaire sur la question doit
être organisée.
Pas
de simples pétitions
Il est important de ne pas confondre un référendum et une
initiative avec une simple pétition. L’issue d’une votation populaire s’impose
aux élus. Et lorsque cette votation est demandée par pétition, l’organisation
de la votation populaire est obligatoire si le nombre requis de signatures a
été atteint.
Et si, au lieu de prôner des milliers (et plus encore) de mesures élucubrées par « des » uns et « des » autres qui s’enchevêtrent, se contredisent, se discutent (se discutaillent?) sempiternellement, une seule et unique pouvait voir le jour, celle-ci consistant dans le choix d’un comité d’assistance(de surveillance) d’un élu (à l’instar d’un jury, c.à.d. tiré au sort) pouvant contrôler éventuellement les frasques de ce digne représentant du peuple et l’envoyer en prison si nécessaire (après ou simultanément à la confiscation de ses biens directs et indirects). Vous verriez d’une part une très forte défection d’un certain personnel politique opportuniste et sans idéaux (ou les ayant perdus) et d’autre part l’éveil de candidats prêts à la dévotion au pays avec des qualifications hautes (et même très hautes).
RépondreSupprimerJ'ajoute que bon nombre de revendications, suggestions, modifications des lois et décrets seraient alors considérés et validés sans qu'il soit besoin d'attendre la Saint Glinglin*.
en résumé: chaque élu aurait sa "garde rapprochée" (le gardant de lui-même)
*équivalent des calendes grecques.
nb fi des "exigences abracadabrantesques et autres billevesées"
trop de revendications tuent les revendications !
On peut réfléchir sur cette idée de contrôle des activités des élus. Mais si vous voulez vous centrer sur une seule revendication pour introduire une véritable démocratie, alors il vaut mieux qu’elle consiste à obtenir un véritable droit d’initiative pour modifier la Constitution (voir ici). Ceci pour les raisons suivantes :
RépondreSupprimerLe peuple doit pouvoir décider
Contrôler les activités des élus c’est bien, mais c’est encore mieux que le peuple puisse décider lui-même sur des sujets (en particulier pour modifier la Constitution).
La clef qui ouvrira la porte de la démocratie
Le droit d’initiative est plus fondamental que le contrôle des élus, parce que si vous avez le droit d’initiative, alors c’est une clef pour introduire d’autres innovations. Par contre le contrôle des élus ne permettrait pas directement d’introduire un droit d’initiative.
Simplicité
Un droit d’initiative pour modifier la Constitution est simple à expliquer : des citoyens écrivent un article constitutionnel, ils réunissent des signatures auprès des citoyens, s’ils parviennent à réunir le nombre requis de signatures dans les délais impartis (par exemple 1 million de signatures en 18 mois), alors leur proposition est soumise en votation populaire, et la décision prise par le peuple s’impose aux élus. Alors que pour le contrôle des élus, il faut définir exactement leurs prérogatives. Pour un premier pas, il vaut mieux que ce soit simple.
Expérience de la Suisse
On sait que le droit d’initiative ça marche, parce que ça fonctionne en Suisse. Pour un premier pas, il vaut mieux choisir quelque chose de sûr.