Ce blog sera en vacances
jusqu’au 9 janvier.
Ce blog vise à promouvoir la démocratie semi-directe en France. Il s’agit de compléter la démocratie représentative par des instruments de démocratie directe (droits de référendum et d’initiative populaires) qui empêchent les élus de confisquer le pouvoir entre deux élections.
vendredi 23 décembre 2011
jeudi 22 décembre 2011
Un débat sur un référendum bidon
Lire ici
le débat à l’assemblée nationale sur le droit de référendum (bidon) selon l’article
11 de la Constitution (j’ai trouvé ce lien via le site du député Vanneste).
C’est évidemment un débat
sur un référendum
bidon. Mais cela permet de voir comment se situent différents élus.
[Mise à jour du 11 janvier 2012: L'Assemblée a voté le référendum "d'initiative partagée"]
[Mise à jour du 11 janvier 2012: L'Assemblée a voté le référendum "d'initiative partagée"]
mercredi 21 décembre 2011
Union Européenne : monstruosité, confiscation à gauche et à droite, restauration de la crédibilité par la légitimité
Une
monstruosité constitutionnelle
Dans Le Monde du 20 décembre, Martin Wolf dit (voir ici) :
« la Commission (composée de bureaucrates non élus) pourrait imposer des
sanctions à des gouvernements élus alors même que ceux-ci sont soumis à de
fortes pressions. Que fera la Commission s'ils refusent de plier ? Elle en
prendra le contrôle ? La réponse est : oui. Et il s'agit là d'une monstruosité
constitutionnelle. ».
La
gauche comme la droite veut confisquer le pouvoir entre deux élections
Le Monde (voir ici)
pose la question suivante à Montebourg : « Jean-Pierre Chevènement plaide pour la tenue d'un référendum sur le
traité européen. Etes-vous d'accord ? ». Réponse de
Montebourg : « Nous n'en sommes pas là. François Hollande a défendu
la renégociation avant toute ratification. Il a expliqué que la gauche au pouvoir
s'opposerait à ce traité dangereux économiquement et idéologiquement aveugle
qui fait du fédéralisme une punition, remplace les Parlements par des tribunaux
et continue à faire la politique des marchés contre les peuples ».
Remarquez que Montebourg ne promet pas de référendum en cas de victoire de la gauche. Si Hollande devient président, le traité sera renégocié, mais le peuple continuera sans doute d’être réduit au silence. Et je ne parle même pas d’introduire un véritable droit de référendum (plutôt que de simplement octroyer exceptionnellement un référendum).
Aucune
légitimité, ni aucune crédibilité
La merkozyctature n’a aucune légitimité pour modifier les
traités ou en signer de nouveaux sans consultation populaire. Mais elle n’a aucune
crédibilité non plus. Chacun sait comment les traités sont maltraités comme des
chiffons. Comme les autorités n’ont plus de crédibilité, la seule façon d’établir
des traités crédibles, c’est qu’ils soient signés par ceux qui disposent de la
légitimité : les peuples des pays membres.mardi 20 décembre 2011
Qui sont les démocrates influents ?
J‘ai publié une lettre
ouverte aux démocrates influents. Mais qui sont donc ces
démocrates influents ? Je ne pense pas aux candidats des grands partis.
S’ils étaient démocrates, cela se saurait. Je pense plutôt à des gens comme Bachaud, Blot, Chouard,
etc…
Et pour vous, qui sont les
démocrates influents ?
lundi 19 décembre 2011
La clé de la démocratie
Vous n’avez pas digéré comment Sarkozy a adopté le traité
de Lisbonne sans consulter le peuple, et vous voulez que les élus doivent
désormais obligatoirement soumettre en votation populaire tout transfert significatif de
souveraineté ? Vous voulez que les représentants du peuple (ou certains
d’entre eux) soient désignés par tirage au sort plutôt que par élection ?
Vous avez encore d’autres idées ?
La
clé
Comment de telles idées pourraient-elles devenir
réalité ? En élisant un président qui les soutient ? Bonne chance !
La question pertinente est la suivante: quelle est la réforme la plus modeste qui permettrait à de telles idées de devenir
réalité si le peuple le veut ? Réponse: un véritable droit d’initiative populaire
permettant de modifier la Constitution. Voici en quoi consisterait ce droit d'initiative: si une proposition de
modification de la Constitution est soutenue par un nombre suffisant de
signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales (par exemple 1
million de signatures) réunies dans les délais impartis (par exemple 18 mois),
alors cette proposition devra obligatoirement être soumise en votation
populaire, et la décision du peuple s’imposera aux élus. Vous pourrez alors
utiliser ce droit d’initiative pour proposer en votation populaire des réformes
qui aillent dans le sens que vous préconisez.
Comment
obtenir cette clé
Il faut notamment tenter de tirer le maximum des élections de 2012 en faisant pression sur les candidats
en compétition pour qu’ils s’engagent à faire passer ce droit d’initiative. Il est probable que nous gagnerons un tel débat. En effet,
un candidat qui se prétend démocrate aura de la difficulté à argumenter que
seuls les élus peuvent rédiger la Constitution (qui contient notamment les
règles sensées éviter un abus de pouvoir de ces mêmes élus) et qu’il est
nécessaire de priver le peuple de ce droit. Oui, nous gagnerons ce débat. Mais
encore faut-il qu’il ait lieu. Pour cela, il faut inciter les démocrates les plus
influents (notamment les bloggeurs les plus influents) à se coordonner pour
focaliser en 2012 le débat sur cette question. Obtenir une coordination est justement le but d’une
lettre ouverte aux démocrates influents que vous pouvez soutenir ici.
Si nous autres, Sans-Voix ou Peu-de-Voix, nous unissons, nous pouvons faire tomber la clef de la démocratie dans nos mains. Oui, en quelques clicks vous pouvez déjà contribuer à l'avènement d'une véritable démocratie en France. Et si cela ne marche pas? Si nous sommes suffisamment nombreux, la cause de la démocratie en sortira au moins dynamisées. Et être assez nombreux, cela ne dépend que de nous.
[Mise à jour du 1er janvier 2012:
Il faut rajouter l'idée que les élus ne puissent pas modifier la
Constitution sans référendum (sinon ils pourront abroger ce droit d'initiative
sans consulter le peuple).
Ce serait aussi utile de formuler cette proposition sous forme d'une
proposition concrète du texte à modifier dans la Constitution (c'est-à-dire
sous la forme qu'aurait une initiative si un véritable droit d'initiative
existait déjà). Il s'agit de modifier l'article 11 de la Constitution pour
introduire ce droit d'initiative, ainsi que modifier l'article 89 pour que
l'initiative d'une révision constitutionnelle puisse revenir au peuple et que
les élus ne puissent pas modifier la Constitution sans la soumettre au peuple.]
dimanche 18 décembre 2011
Dans une démocratie, c'est le peuple qui rédige la Constitution
Dans ma lettre
ouverte aux démocrates influents, je leur demande de se
coordonner pour influencer les élections de 2012. A titre illustratif, je
propose de se mettre d’accord sur le plus petit pas qui permettrait d’ouvrir la
porte de la démocratie : un droit d’initiative permettant au peuple de
modifier la Constitution (ensuite, chaque courant
démocrate pourrait utiliser ce droit pour proposer des modifications de la Constitution afin de faire
avancer la démocratie dans le sens qu’il préconise). J’aimerais bien sûr que le
peuple ait encore davantage de pouvoir, mais le minimalisme de ma proposition
vise à obtenir un large soutien parmi les démocrates pour ce premier pas. Quelle
déception de voir que même sur un point aussi minimaliste, les démocrates ne
tombent pas d’accord. Dans les commentaires à cette lettre ouverte je lis
notamment l’objection suivante : d’accord pour que le peuple puisse
modifier la loi, mais pas la Constitution.
Risques
d’instabilité ?
Les uns craignent que donner au peuple le pouvoir de
modifier la Constitution engendre de l’instabilité. Mais la Suisse est un pays
très stable, bien que le peuple modifie souvent la Constitution.
Le
peuple est-il incapable ?
Certains estiment que le peuple est incapable de modifier
la Constitution parce qu’il est trop stupide ou mal informé. Mais si le peuple
n’est pas capable de modifier la Constitution, il n’est pas non plus capable de
modifier les lois et encore
moins d’élire ses représentants. Et si les Suisses peuvent le faire,
pourquoi les Français ne le pourraient-ils pas (voir ici, là et là) ?
Mais le point central est celui de la légitimité : dans une démocratie, c’est
le peuple qui décide. Quelle est l’alternative ? Si ce n’est pas le peuple
qui rédige la Constitution, c’est l’oligarchie.
Le
rôle crucial de la Constitution
Etienne Chouard dit : « ce n'est pas aux hommes au pouvoir d'écrire les règles du
pouvoir. »
(voir ici).
Il a parfaitement raison. En fin de compte, c’est celui qui rédige le texte de
loi qui domine toute la législation, c’est-à-dire la Constitution, qui a le pouvoir.
Si ce n’est pas le peuple, ce n’est pas une démocratie. Tout au plus une élucratie.
samedi 17 décembre 2011
L’intégration européenne : la tactique du salami
Ambrose Evans-Pritchard affirme que Delors a dit à ses
collègues d’utiliser les crises pour briser les résistances à une plus forte intégration
des pays européens.1
Je ne ne sais pas ce que Delors a dit. Mais la stratégie de l’Union européenne est claire. On la voit en action dans la crise actuelle où les élites ne proposent que la fuite en avant. La crise actuelle elle-même est le résultat de cette stratégie : il était clair dès la création de la zone euro que cette construction était bancale, mais les eurocrates pensaient qu’une crise permettrait justement d’imposer une plus grande intégration. C’est la tactique du salami.
Il faut que les peuples d’Europe prennent le pouvoir.
1« Mr Delors told colleagues that any crisis would be a "beneficial crisis", allowing the EU to break down resistance to fiscal federalism, and to accumulate fresh power. The purpose of EMU was political, not economic, so the objections of economists could happily be disregarded. Once the currency was in existence, EU states would have give up national sovereignty to make it work over time. It would lead ineluctably to the Monnet dream of a fully-fledged EU state. » (voir ici, et merci à Maurice pour le lien).
Je ne ne sais pas ce que Delors a dit. Mais la stratégie de l’Union européenne est claire. On la voit en action dans la crise actuelle où les élites ne proposent que la fuite en avant. La crise actuelle elle-même est le résultat de cette stratégie : il était clair dès la création de la zone euro que cette construction était bancale, mais les eurocrates pensaient qu’une crise permettrait justement d’imposer une plus grande intégration. C’est la tactique du salami.
Il faut que les peuples d’Europe prennent le pouvoir.
1« Mr Delors told colleagues that any crisis would be a "beneficial crisis", allowing the EU to break down resistance to fiscal federalism, and to accumulate fresh power. The purpose of EMU was political, not economic, so the objections of economists could happily be disregarded. Once the currency was in existence, EU states would have give up national sovereignty to make it work over time. It would lead ineluctably to the Monnet dream of a fully-fledged EU state. » (voir ici, et merci à Maurice pour le lien).
vendredi 16 décembre 2011
Le peuple, et uniquement le peuple, doit pouvoir modifier la Constitution
Alors que les élections
présidentielles et législatives de 2012 se dérouleront dans le contexte d’une
crise aigüe de confiance vis-à-vis des élites, une opportunité exceptionnelle
se présente pour refonder notre démocratie. Ce progrès est souhaité par une
majorité de français de tous bords et de toutes conditions. Il est d’autant plus
urgent que des décisions cruciales concernant notre souveraineté seront
vraisemblablement prises prochainement dans le cadre de l’Union européenne.
Quelle est la réforme la plus modeste et la plus consensuelle qui permettrait de régénérer notre démocratie ? Un droit d’initiative populaire permettant de modifier la constitution. Voici en quoi consisterait un tel droit : si une proposition de modification de la constitution est soutenue par un nombre suffisant de signatures de citoyennes et de citoyens inscrits sur les listes électorales – par exemple un million de signatures réunies en 18 mois -, alors cette proposition devra être soumise par référendum à l’ensemble des citoyens. De plus, toute modification de la Constitution - même voulue par les élus – devra obligatoirement être soumise au référendum.
C’est à nous de faire en sorte que la refondation de la démocratie devienne un thème majeur des prochaines campagnes électorales, et que les candidats en lice se prononcent clairement sur ce thème.
Cette initiative émane de citoyens indépendants des partis. Si vous l’approuvez, parlez-en autour de vous, faites circuler cet appel à vos correspondants, contactez des personnes influentes dans les partis et les médias pour promouvoir ce projet politique au sens le plus noble du terme.
-----------------------------
[ Mise à jour du 7 janvier
Le texte original du 16 décembre 2011 (reproduit ci-dessous) a été modifié et remplacé par le texte ci-dessus
Mesdames, Messieurs,
Quelle est la réforme la plus modeste et la plus consensuelle qui permettrait de régénérer notre démocratie ? Un droit d’initiative populaire permettant de modifier la constitution. Voici en quoi consisterait un tel droit : si une proposition de modification de la constitution est soutenue par un nombre suffisant de signatures de citoyennes et de citoyens inscrits sur les listes électorales – par exemple un million de signatures réunies en 18 mois -, alors cette proposition devra être soumise par référendum à l’ensemble des citoyens. De plus, toute modification de la Constitution - même voulue par les élus – devra obligatoirement être soumise au référendum.
C’est à nous de faire en sorte que la refondation de la démocratie devienne un thème majeur des prochaines campagnes électorales, et que les candidats en lice se prononcent clairement sur ce thème.
Cette initiative émane de citoyens indépendants des partis. Si vous l’approuvez, parlez-en autour de vous, faites circuler cet appel à vos correspondants, contactez des personnes influentes dans les partis et les médias pour promouvoir ce projet politique au sens le plus noble du terme.
-----------------------------
[ Mise à jour du 7 janvier
Le texte original du 16 décembre 2011 (reproduit ci-dessous) a été modifié et remplacé par le texte ci-dessus
Mesdames, Messieurs,
Alors que les élections présidentielle et législatives se
dérouleront dans un contexte de crise et de discrédit des élites, une
opportunité exceptionnelle s’ouvre en 2012 pour que la France fasse un bond vers
une véritable démocratie. Ce progrès démocratique est réclamé non seulement par
les Indignés, mais par la majorité des Français (voir ici). Introduire
une véritable démocratie est d’autant plus urgent, que des décisions cruciales
concernant la souveraineté du pays seront vraisemblablement prises prochainement
dans le cadre de l’Union européenne.
La démocratie doit devenir un thème majeur des prochaines
campagnes électorales, de sorte à pouvoir faire pression sur les candidats en
compétition pour qu’ils s’engagent à promouvoir une véritable démocratie. Au
mieux, ne devraient subsister au second tour de la présidentielle que des
candidats qui auront solennellement pris un tel engagement. Au moins, le combat
pour la démocratie en sortira dynamisé.
Vous êtes des démocrates influents (ou influentes, car
les femmes ont toute leur place dans cette lutte, même si pour des raisons de
simplicité nous respectons ici l’usage grammatical habituel). Certes, vous
considérez sans doute que les médias s’intéressent trop peu à votre action et regrettez
la faiblesse de votre influence. Mais comparés à la foule innombrable des
Sans-Voix, vous êtes influents.
Vous auriez le pouvoir d’influencer les prochaines
élections si vous unissiez vos voix. Mais vous êtes divisés. Certains d’entre
vous sont de gauche, d’autres de droite. Ceci ne serait pas trop pénalisant si
vous partagiez une même conception de la démocratie. Mais même sur cette
question centrale, des divergences vous séparent. Les uns veulent rendre au
peuple le pouvoir que les élus confisquent entre deux élections, d’autres veulent
tirer au sort les représentants du peuple plutôt que les élire. Même à
l’intérieur de ces deux catégories, les visions divergent. Ces divisions, fruits
d’un fantastique bouillonnement créatif,
sont partiellement inévitables et pas nécessairement néfastes.
Pour que leur diversité soit une force plutôt qu’une
faiblesse, les démocrates doivent toutefois se coordonner sur un dénominateur
commun afin de saisir l'opportunité des prochaines élections. Pour influencer ces
élections, il faut d’abord savoir quels candidats s’engagent à promouvoir une
véritable démocratie. Il faut donc leur poser la question, et pour commencer la
formuler. Le plus grand nombre possible de démocrates, et notamment les plus
influents, doivent s’accorder sur une formulation de cette question. Elle doit
être courte et simple, tout en étant suffisamment précise pour que l’on puisse
clairement savoir à l’échéance du mandat si la parole donnée a été respectée.
Cette question ne peut pas correspondre à notre vision idéale de la démocratie. Car tous les
démocrates ne partagent pas la même vision ultime. Nous
ne sommes toutefois pas au stade de l’achèvement de la véritable démocratie, mais de ses
prémices. Il s’agit de trouver la clé qui permettra d’ouvrir la porte de la
démocratie. Chaque courant démocrate pourra ensuite utiliser cette clé pour promouvoir
les réformes qu’il juge souhaitables.
Cette clé pourrait consister en l’introduction d’un droit
d’initiative populaire permettant de modifier la Constitution : si une
proposition de modification de la Constitution est soutenue par un nombre
suffisant de signatures de citoyens inscrits sur les listes électorales (par
exemple 1 million de signatures) réunies dans les délais impartis (par exemple 18
mois), alors cette proposition devra obligatoirement être soumise en votation
populaire, et la décision du peuple s’imposera aux élus. Cette revendication est
très précise. En particulier, il est facile de décrire le champ d’application de
ce droit populaire, puisqu’il permettrait de modifier la Constitution (chaque
point de la Constitution) et uniquement la Constitution. Parmi les réformes qui
permettraient d’ouvrir la porte de la démocratie, celle-ci est probablement la
plus modeste et donc celle qui peut rallier le plus de partisans. Certes, ce
serait là une version encore trop limitée de la démocratie. Mais chaque courant
démocrate pourra alors recourir à ce droit pour soumettre en votation populaire
sa proposition de modification de la Constitution qui ferait avancer la
démocratie dans la direction qu’il préconise. Cet outil a également le mérite
de bien fonctionner dans un pays voisin : la Suisse. Pour réduire les
craintes et les oppositions, il est préférable que le premier pas vers une démocratie
véritable ne soit pas un saut dans l’inconnu.
Cette clé est vraisemblablement susceptible d’emporter une
large adhésion des démocrates et plus généralement du peuple. Mais elle est présentée
ici surtout à titre illustratif. C’est aux démocrates eux-mêmes de se
coordonner sur la clé qu’ils choisiront. Ceux qui soutiennent cette lettre
ouverte n’appuient pas nécessairement cette clé spécifique. Mais tous aspirent
à ce que les démocrates se coordonnent en vue des prochaines élections pour
définir un premier pas vers la démocratie, et pour faire en sorte que les
citoyens sachent quels candidats déclarent s’engager pour ce premier pas. Pour
cela, nous demandons aux démocrates influents de participer à un forum pour
définir ce premier pas.
En espérant que vous soutiendrez cette démarche, nous
vous prions d’agréer, Mesdames, Messieurs, l’expression de nos salutations
distinguées.
[Mise à jour du 1er janvier 2012:
Il faut rajouter l'idée que les élus ne puissent pas modifier la
Constitution sans référendum (sinon ils pourront abroger ce droit d'initiative
sans consulter le peuple).
Ce serait aussi utile de formuler cette proposition sous forme d'une proposition concrète du texte à modifier dans la Constitution (c'est-à-dire sous la forme qu'aurait une initiative si un véritable droit d'initiative existait déjà). Il s'agit de modifier l'article 11 de la Constitution pour introduire ce droit d'initiative, ainsi que modifier l'article 89 pour que l'initiative d'une révision constitutionnelle puisse revenir au peuple et que les élus ne puissent pas modifier la Constitution sans la soumettre au peuple.]
Ce serait aussi utile de formuler cette proposition sous forme d'une proposition concrète du texte à modifier dans la Constitution (c'est-à-dire sous la forme qu'aurait une initiative si un véritable droit d'initiative existait déjà). Il s'agit de modifier l'article 11 de la Constitution pour introduire ce droit d'initiative, ainsi que modifier l'article 89 pour que l'initiative d'une révision constitutionnelle puisse revenir au peuple et que les élus ne puissent pas modifier la Constitution sans la soumettre au peuple.]
]
jeudi 15 décembre 2011
Combattre le déficit démocratique européen
Maurice à publié sur Agoravox un intéressant article
intitulé « Déficit
démocratique en Europe ». J’y ai laissé le commentaire suivant :
Mais ça urge, car les élus veulent transférer la souveraineté nationale sans consulter le peuple. Même si le parlement européen avait davantage de pouvoir, cela ne compenserait pas le déficit démocratique. D’une part parce que, comme vous le soulignez, des élus ne sont pas nécessairement représentatifs des citoyens qui les élisent. Il faudrait donc un véritable droit de référendum et d’initiative au niveau européen (le droit d’initiative de l’Union européenne est bidon). D’autre part, parce que même le parlement européen n’aurait pas légitimité à prendre des décisions qui relèvent d’une souveraineté nationale qui a été transférée sans l’accord (exprimé en référendum) de chaque peuple concerné. Car le parlement européen utiliserait alors une souveraineté volée, et donc illégitime. Il n’y a pas actuellement un « contrat social » soutenu par les peuples européens (voir l’intéressant article de samuel_ : L’Union Européenne peut-elle devenir démocratique ?)
Comment introduire une véritable démocratie au niveau national ? C’est difficile, car il y a un problème d’accouchement : il faudrait que la démocratie directe existe déjà pour que le peuple puisse l’imposer à ses élus. Je fais ici un tour d’horizon de différentes stratégies (qui sont souvent complémentaires). Dans l’immédiat, il faut utiliser les élections présidentielle et législatives de 2012 comme levier pour faire avancer la démocratie en France. Pour commencer, il faut demander à chaque candidat s’il s’engage à promouvoir une véritable démocratie. Je propose ici une formulation de cette question, qui est à la fois courte, simple et précise. Elle se centre sur une clé pour ouvrir la porte de la démocratie, chaque sensibilité démocrate pourra ensuite utiliser cette clé pour tenter de faire avancer la démocratie dans la direction qu’elle juge souhaitable.
Vous avez parfaitement raison que la crise européenne
actuelle est avant tout une crise démocratique. Comme vous, je n’aime pas la
révolution. Mais alors comment « insuffler un vent nouveau à ce machin européen » ?
Pour commencer, il faut introduire une véritable démocratie au niveau national :
toute modification de la Constitution ou transfert significatif de souveraineté
devrait automatiquement être soumis au référendum (et la décision populaire
devrait être respectée).
Une fois que les pays membres de l’UE seront de
véritables démocraties, le caractère anti-démocratique de l’UE sera fortement
réduit (même s’il n’est pas éliminé), puisque les décisions les plus
importantes sont prises à l’unanimité (voir ici).
Mais ça urge, car les élus veulent transférer la souveraineté nationale sans consulter le peuple. Même si le parlement européen avait davantage de pouvoir, cela ne compenserait pas le déficit démocratique. D’une part parce que, comme vous le soulignez, des élus ne sont pas nécessairement représentatifs des citoyens qui les élisent. Il faudrait donc un véritable droit de référendum et d’initiative au niveau européen (le droit d’initiative de l’Union européenne est bidon). D’autre part, parce que même le parlement européen n’aurait pas légitimité à prendre des décisions qui relèvent d’une souveraineté nationale qui a été transférée sans l’accord (exprimé en référendum) de chaque peuple concerné. Car le parlement européen utiliserait alors une souveraineté volée, et donc illégitime. Il n’y a pas actuellement un « contrat social » soutenu par les peuples européens (voir l’intéressant article de samuel_ : L’Union Européenne peut-elle devenir démocratique ?)
Comment introduire une véritable démocratie au niveau national ? C’est difficile, car il y a un problème d’accouchement : il faudrait que la démocratie directe existe déjà pour que le peuple puisse l’imposer à ses élus. Je fais ici un tour d’horizon de différentes stratégies (qui sont souvent complémentaires). Dans l’immédiat, il faut utiliser les élections présidentielle et législatives de 2012 comme levier pour faire avancer la démocratie en France. Pour commencer, il faut demander à chaque candidat s’il s’engage à promouvoir une véritable démocratie. Je propose ici une formulation de cette question, qui est à la fois courte, simple et précise. Elle se centre sur une clé pour ouvrir la porte de la démocratie, chaque sensibilité démocrate pourra ensuite utiliser cette clé pour tenter de faire avancer la démocratie dans la direction qu’elle juge souhaitable.
mercredi 14 décembre 2011
Les différentes stratégies des démocrates
Comment faire de la France une véritable démocratie (voir
ici
pourquoi ce n’est actuellement pas une véritable démocratie) ? Il y a un
problème d’accouchement : il faudrait que la démocratie directe existe déjà
pour que le peuple puisse l’imposer. Alors comment faire ? On
peut profiter des élections (voir ici les
échéances de 2012) ou agir en dehors du cadre électoral. On peut se battre pour
introduire une véritable démocratie en France ou faire déjà maintenant
l’expérience de la démocratie. En croisant ces deux dimensions, cela donne
quatre stratégies qui peuvent être complémentaires.
On peut aussi imaginer un mouvement non violent. Il n’est pas impossible que des manifestations massives puissent faire flancher les élus. Surtout s’ils ne peuvent pas noyer le poisson. Pour cela il faut (comme lorsque l’on veut peser sur les élections), que la revendication soit simple, massivement soutenue par la population, précise et qu’elle permette d’ouvrir la porte de la démocratie.
Stratégies
|
Introduire
|
Vivre
|
Elections
|
§1
|
§2
|
Hors élections
|
§3
|
§4
|
1 Election – Introduire la démocratie
Il faut distinguer deux approches :
·
Candidatures
ad hoc
Il s’agit de créer un ou plusieurs partis visant à introduire en France une véritable démocratie. Pour la présidentielle, le 16 mars 2012 constitue une date clé puisque c’est la date limite de dépôt des 500 parrainages. Les candidatures pour les législatives doivent être déposées du 7 au 11 mai 2012.
Il s’agit de créer un ou plusieurs partis visant à introduire en France une véritable démocratie. Pour la présidentielle, le 16 mars 2012 constitue une date clé puisque c’est la date limite de dépôt des 500 parrainages. Les candidatures pour les législatives doivent être déposées du 7 au 11 mai 2012.
·
Mise
sous pression des candidats existants
Il s’agit de faire pression sur les candidats (qui sont en concurrence les uns avec les autres !). Pour cela, il faut commencer par demander à chaque candidat s’il s’engage à promouvoir une véritable démocratie. Cette question doit être formulée de façon simple, bénéficier d’un large soutien populaire, préciser le sens de « véritable » et « promouvoir », et permette d’ouvrir la porte de la démocratie (le peuple pouvant ensuite se servir de cet outil pour renforcer encore davantage la démocratie). Voir ici ma proposition.
Il s’agit de faire pression sur les candidats (qui sont en concurrence les uns avec les autres !). Pour cela, il faut commencer par demander à chaque candidat s’il s’engage à promouvoir une véritable démocratie. Cette question doit être formulée de façon simple, bénéficier d’un large soutien populaire, préciser le sens de « véritable » et « promouvoir », et permette d’ouvrir la porte de la démocratie (le peuple pouvant ensuite se servir de cet outil pour renforcer encore davantage la démocratie). Voir ici ma proposition.
2 Election – vivre la démocratie
Il s’agit de candidats qui s’engagent à exercer une
fonction de relais : lorsqu’ils devront voter en tant qu’élus, ils ne
feront que rapporter la décision prise sur ce sujet par le peuple lors de
votations organisées pour la circonstance.
Voir ici le mouvement
Démocratie Réelle qui cherche des candidats : « Concrètement, chaque
élus sous la bannière Démocratie Réelle devra consulter les électeurs de sa
circonscription avant de voter un texte et son vote devra être le résultat de
cette consultation citoyenne […] votre rôle n’est que d’organiser et
centraliser le vote de vos administrés ».
3 Hors élection – Introduire la démocratie
Les possibilités d’introduire la démocratie par d’autres
leviers que l’élection sont limitées.
Il y a d’abord la révolution violente. Je suis contre.
Les révolutions tournent généralement mal (même lorsqu’elles gagnent), parce
que finalement c’est le règne de la force. Dans une dictature il n’y a guère
d’alternatives à la révolution. Mais si la France n’est pas une véritable
démocratie, ce n’est pas non plus une dictature : il y a des élections.On peut aussi imaginer un mouvement non violent. Il n’est pas impossible que des manifestations massives puissent faire flancher les élus. Surtout s’ils ne peuvent pas noyer le poisson. Pour cela il faut (comme lorsque l’on veut peser sur les élections), que la revendication soit simple, massivement soutenue par la population, précise et qu’elle permette d’ouvrir la porte de la démocratie.
Une autre approche consiste à ce que la société civile
organise elle-même des votations si les élus refusent de le faire (voir ici).
Cette approche n’est pas de nature à pouvoir imposer la démocratie aux élus,
sauf si l’on va jusqu’à la désobéissance civile. Dans la mesure où les
décisions prises lors des votations organisées par la société civile ne sont
pas exécutées, cette approche risque de donner une fausse image de la
démocratie. Il faut être très clair que ce n’est pas la véritable démocratie,
mais un moyen de l’obtenir. Cette approche aurait alors des vertus pédagogiques
et ferait connaître ce qu’est une véritable démocratie. Elle complèterait
l’approche de « Démocratie Réelle » et de ses candidats relais (voir ci-dessus), en soumettant en votation aussi des questions
sur lesquelles les élus ne votent pas. Et sur les sujets sur lesquelles les
élus doivent voter, la présence d’élus relais qui reprendraient le vote populaire
augmenterait l’impact de ces votations. Il est toutefois crucial d’obtenir un
taux de participation suffisant.
Citons encore l’action d’Etienne Chouard (voir ici) :
sur son site, les citoyens rédigent eux-mêmes une Constitution.
4 Hors élection – vivre la démocratie
Vivre la démocratie a une valeur en soi, indépendamment
de son potentiel d’imposer une véritable démocratie aux élus. Pour que ce soit
une démocratie véritable, il faut que les décisions prises soient exécutées. Or
sur la plupart des sujets, les citoyens n’ont pas le pouvoir de faire exécuter
leurs décisions. Mais la démocratie peut être vécue par exemple dans le cadre
associatif pour les décisions qui sont du ressort de l’association en question.
Les Indignés veulent vivre la démocratie, en attendant
que leur mouvement fasse boule de neige et conduise à l’introduction d’une
véritable démocratie.
mardi 13 décembre 2011
La schizophrénie du vote utile
Un candidat dit parfois : votez pour moi plutôt que
pour cet autre candidat que vous préférez mais qui n’a aucune chance d’être élu.
C’est ce qu’on appelle le vote utile. Cela signifie que des citoyens vont voter
pour lui bien qu’ils préfèrent le programme d’un autre candidat.
Comment un élu qui a appelé au vote utile en sa faveur peut-il se sentir légitimé à appliquer chaque
point de son programme comme s’il était approuvé par tous les citoyens qui l’ont
élu ?
lundi 12 décembre 2011
Démocratie, élucratie et dictature
La France n’est pas une véritable démocratie, car le
peuple ne peut pas imposer sa volonté aux élus. Mais ce n’est pas une dictature
non plus. C’est ce que j’appelle une « élucratie ».
Cet article propose une typologie des régimes politiques qui distingue
démocratie, élucratie et dictature.
Dans
une véritable démocratie, c’est le peuple qui choisit ce qu’il délègue à ses
représentants
Dans une véritable démocratie, le peuple (dêmos) a le
pouvoir (kratos). Il n’a bien sûr pas le temps de gérer les affaires publiques
quotidiennes (en tous cas au niveau national), mais c’est lui qui décide
quelles compétences il délègue à ses représentants. En France, le peuple ne
pourrait pas décider par exemple de conserver davantage de pouvoir entre deux
élections (droits de référendum et d’initiative). Ce n’est donc pas une
démocratie.
Il y a certes des élections en France. Mais cela ne
suffit pas à faire de la France une démocratie, puisque le peuple ne peut pas
décider quel pouvoir il confie à ses représentants. Il serait faux de croire
que le peuple voterait nécessairement comme ses représentants. Il est par
exemple vraisemblable qu’en France le peuple n’aurait pas approuvé le traité de
Lisbonne s’il avait pu voter, puisqu’il venait de refuser un texte similaire
que le président avait eu l’imprudence de soumettre au référendum. En Suisse où
les droits populaires sont développés, ceci est encore plus clair, puisque le
peuple rejette régulièrement des propositions approuvées par la majorité de ses
représentants.
Les élections ne sont pas non plus une condition
nécessaire pour une démocratie. Quelque soit le mode de désignation des
représentants du peuple, c’est une démocratie si c’est le peuple qui choisit ce
mode de désignation et peut le changer quand il veut. Ainsi, on peut imaginer
une démocratie où les représentants du peuple sont tirés au sort. Même une
procédure aussi saugrenue que celle utilisée par les Tibétains pour désigner le
Dalaï-lama serait démocratique si c’est le peuple qui choisit cette procédure
et peut la changer quand il le veut.
Dans une démocratie, toute modification de la
Constitution doit obligatoirement être soumise au référendum. Et le peuple peut
prendre l’initiative de modifier la Constitution. C’est donc le peuple qui
écrit la Constitution. Le droit de référendum et d’initiative ne garantit la
démocratie que s’il permet au peuple une maîtrise totale sur sa Constitution.
La Suisse est à ma connaissance le seul pays
véritablement démocratique. En Italie par exemple, le droit de référendum
existe même au niveau constitutionnel, mais le peuple ne peut pas s’opposer à
une modification décidée par les élus si celle-ci a obtenu une majorité des
deux tiers (voir ici, là et
l’article 138 de
la Constitution italienne), et le peuple ne peut pas prendre l’initiative de
modifier la Constitution (par exemple pour y introduire un droit de référendum
pour les traités de l’Union européenne). Mais je ne suis pas spécialiste de
l’Italie, ni des autres pays de la planète, d’où ma prudence : « à ma
connaissance » la Suisse est le seul pays véritablement démocratique.
En principe, on pourrait distinguer divers démocratie qui
auraient en commun que c’est le peuple qui choisit quels pouvoirs il délègue à
ses représentants, mais qui différeraient d’après la quantité de pouvoir que le
peuple choisit de ne pas déléguer. On peut aussi distinguer les démocraties
d’après la proportion des citoyens nécessaire pour obtenir qu'une votation
populaire soit organisée. Toutes choses étant égales par ailleurs, plus cette proportion est
élevée, plus les droits populaires sont faibles. Mais s’il n’existe qu’un seul
pays démocratique, alors il n’est guère utile d’effectuer ces distinctions.
Le
continuum entre dictature et élucratie
Il faut distinguer les différents régimes
non-démocratiques en fonction du pouvoir qu’ils laissent au peuple. Dans une
dictature absolue, le peuple n’a aucun pouvoir, alors qu’en France le peuple a
le pouvoir d’élire ses représentants. Ces élections sont très importantes, car elles
empêchent la classe gouvernante de se reproduire sans l’assentiment du peuple.
Il serait donc faux de négliger la distinction entre élucratie et dictature. J’appelle
élucratie un régime comme en France où le pouvoir appartient aux élus plutôt
qu’au peuple, mais où les élections sont libres et régulières (on appelle d’habitude
ce régime « démocratie représentative », mais c’est trompeur
puisqu’en réalité ce n’est pas une démocratie).
On se souvient des républiques démocratiques d’Europe de
l’Est : même les dictatures tentent généralement de se faire passer pour
des démocraties (ou plus exactement pour ces élucraties que l’on confond
généralement avec les véritables démocraties). On peut imaginer un continuum de
régimes qui se distinguent par la mesure dans laquelle ces élections sont
libres et régulières. Mais finalement, il y a une différence non seulement de
degrés, mais qualitative, entre la Corée du Nord et la France.
dimanche 11 décembre 2011
Comment nommer la « démocratie représentative » puisque ce n’est pas une démocratie ?
L’expression « démocratie représentative » est
trompeuse, puisqu’elle suggère que c’est une forme de démocratie, alors que ce
n’est pas une démocratie (puisque les élus confisquent le pouvoir entre deux
élections).
Il faudrait décrire ce régime par un mot qui n’évoque pas la démocratie. On peut imaginer « oligarchie ». Mais ce terme ne correspond pas vraiment à la « démocratie représentative », car il n’exprime pas que le petit nombre de personnes qui gouvernent sont élus.
Je propose « élucratie ». Ce n’est peut-être pas du bon grec, mais chacun comprend ce que cela signifie : le pouvoir aux élus.
Il faudrait décrire ce régime par un mot qui n’évoque pas la démocratie. On peut imaginer « oligarchie ». Mais ce terme ne correspond pas vraiment à la « démocratie représentative », car il n’exprime pas que le petit nombre de personnes qui gouvernent sont élus.
Je propose « élucratie ». Ce n’est peut-être pas du bon grec, mais chacun comprend ce que cela signifie : le pouvoir aux élus.
samedi 10 décembre 2011
Elections 2012 : les dates clés
Si nous voulons que l’introduction d’une véritable démocratie
devienne un thème majeur des élections de 2012, il faut veiller à trois types d’échéance :
i) date limite d’inscription sur les listes électorales, ii) dates pour déposer une
candidature, et iii) dates des élections. Nous
avons encore le temps d’agir si nous ne perdons pas de temps.
Voici donc quelques dates clés (tirées partiellement de Vie Publique) :
Voici donc quelques dates clés (tirées partiellement de Vie Publique) :
2011
·
31 décembre
Date limite d’inscription sur les listes électorales (pour voter il faut être inscrit, l’inscription est automatique pour les jeunes de 18 ans, mais il faut s’inscrire par exemple si l’on déménage dans une autre commune ; voir ici pour la procédure)
Date limite d’inscription sur les listes électorales (pour voter il faut être inscrit, l’inscription est automatique pour les jeunes de 18 ans, mais il faut s’inscrire par exemple si l’on déménage dans une autre commune ; voir ici pour la procédure)
2012
·
16
mars
Date limite de dépôt des 500 parrainages nécessaires aux candidats à la présidentielle
Date limite de dépôt des 500 parrainages nécessaires aux candidats à la présidentielle
·
22
avril
Premier tour de l’élection présidentielle
Premier tour de l’élection présidentielle
·
6
mai
Second tour de l’élection présidentielle
Second tour de l’élection présidentielle
·
10
juin
Premier tour des législatives
Premier tour des législatives
·
17
juin
Second tour des législatives
Second tour des législatives
vendredi 9 décembre 2011
A bas la merkozyctature !
Merkel et Sarkozy veulent imposer leur volonté aux peuples de l'Union européenne (ou de la zone euro).
Mais pour modifier les traités, il faut consulter les parlements nationaux et européen. Et si les pays de l'UE étaient de véritables démocraties, le peuple de chaque pays devrait être consulté pour tout transfert significatif de souveraineté.
Mais pour modifier les traités, il faut consulter les parlements nationaux et européen. Et si les pays de l'UE étaient de véritables démocraties, le peuple de chaque pays devrait être consulté pour tout transfert significatif de souveraineté.
Voir aussi :
Démocratie
directe : le droit d’initiative de l’Union européenne est bidonjeudi 8 décembre 2011
Les visions des différents courants démocrates
La démocratie est un système politique dans lequel le
peuple (dêmos) a le pouvoir (kratos). La
France n’est pas une véritable démocratie. Mais il existe différents
courants démocrates qui tentent de faire en sorte que la France devienne une
véritable démocratie. On peut distinguer grosso modo quatre visions : i) améliorer
le processus électoral et le contrôle des élus, ii) tirer au sort les
représentants du peuple, iii) introduire la démocratie semi-directe, iv)
introduire la démocratie directe au niveau local. Je présente ici la vision de
ces différents courants. Dans un article ultérieur, je discuterai les
différentes stratégies envisageables pour mettre en oeuvre ces visions.
La
France n’est pas une véritable démocratie
Dans une démocratie idéale, le peuple prendrait lui-même
toutes les décisions politiques. C’est la démocratie directe. Il n’y aurait pas de
représentants, et donc pas d’élections. Cette pure démocratie directe n’est toutefois
pas réalisable au niveau national dans un pays moderne où l’Etat doit prendre
quotidiennement une grande quantité de décisions : les citoyens ont
d’autres choses à faire que de gérer les affaires publiques quotidiennes. C’est
pourquoi le peuple délègue certains de ses pouvoirs à des représentants. Ce que
l’on appelle la démocratie représentative, et qui n’est qu’une
pseudo-démocratie, est un système où ces représentants confisquent le pouvoir
entre deux élections (il existe encore d’autres effets pervers de cette
représentation par des élus, voir ici).
1 Améliorer le processus électoral et le
contrôle des élus
L’approche la moins révolutionnaire consiste à améliorer
le processus électoral et le contrôle des élus. Des éléments importants existent déjà
concernant par exemple la séparation des pouvoirs et le financement des partis.
Certains, en particulier Ségolène Royal (voir ici), proposent un contrôle des différents pouvoirs par des citoyens tirés
au sort (voir aussi Jaques Roman ici). Ces
propositions méritent d’être discutées. Mais même si elles sont utiles, on peut
voir d’amblée qu’elles ne seront pas suffisantes. En effet, les élus
continueraient de confisquer le pouvoir entre deux élections.
2 Tirage au sort des représentants
Une seconde approche consiste à réduire les effets
pervers de la démocratie représentative en modifiant la façon de désigner les
représentants. La proposition consiste à choisir les représentants du peuple
par tirage au sort plutôt que par des élections. Ces représentants tirés au
sort auraient un pouvoir décisionnel et pas simplement de contrôle. Des
objections viennent immédiatement à l’esprit. Mais ces premières objections ne s’adressent
souvent qu’à la variante la plus simple du tirage au sort. Pour une discussion
approfondie d’une variante plus sophistiquée, consultez Etienne Chouard (voir son site ici, et voir ici un texte
centré sur le tirage au sort). Chouard souligne que l’élection pousse au
mensonge (pour gagner les élections), à la corruption (pour financer les
campagnes électorales), étouffe les résistances contre les abus de pouvoir, et
s’avère élitiste. Le tirage au sort évite ces effets pervers puisqu’il évite
les campagnes électorales et que les représentants tirés au sort peuvent
difficilement constituer une caste (ils n’occupent une charge que
transitoirement et ne peuvent pas déterminer qui les succédera). La question du
tirage au sort est complexe. J’y reviendrai dans des articles ultérieurs. Chouard
imagine des systèmes mixtes. Par exemple, une Assemblée nationale élue rédigerait
les lois, mais devrait les soumettre à une Assemblée de citoyens tirés au sort
qui disposerait d‘un droit de veto. Chouard plaide surtout pour la création d’une
Assemblée constituante tirée au sort et chargée de rédiger une nouvelle
Constitution. La Constitution est en effet le texte clef qui peut protéger
contre les abus de pouvoir.
3 Démocratie semi-directe
Les citoyens ont d’autres choses à faire que
de gérer les affaires publiques quotidiennes. Cela justifie qu’ils aient des
représentants pour se charger de ces tâches. Mais cela ne justifie pas que ces
représentants confisquent le pouvoir entre deux élections. L’idée de la
démocratie semi-directe est que le peuple conserve le pouvoir d’intervenir dans
les affaires publiques par référendum (pour s’opposer à une décision des élus)
ou initiative (le peuple prend l’initiative de modifier la législation). Il
faut bien distinguer le véritable
droit de référendum et d’initiative des versions bidon qui
existent actuellement en France (voir ici, là et là). On
parle de démocratie semi-directe, parce qu’elle a une composante représentative
(élections) et une composante directe (référendum et initiative). On sait
empiriquement que cette approche est réalisable, puisqu’elle fonctionne en
Suisse (voir ici, là et là). Yvan
Blot (voir ici) et
Yvan Bachaud (voir ici,
ainsi que le RIC)
sont des partisans particulièrement connus de cette approche. Il y a encore
beaucoup d’autres partisans de la démocratie semi-directe, de sorte qu’il est
difficile de commencer une liste sans commettre d’injustice. Disons que le CRI
s’est fait particulièrement remarqué récemment sur ce sujet et le député
Vanneste à déposé une proposition dans ce sens (voir ici).
4 Démocratie directe
L’idée est de renoncer à confier une partie du pouvoir à
des représentants. C’est le peuple lui-même qui prend toutes les décisions.
Cette approche ne semble pas réalisable au niveau national, mais peut l’être au
niveau local. L’action des Indignés relève essentiellement de cette approche.mercredi 7 décembre 2011
Et si la société civile organisait elle-même des référendums au niveau national ?
L’Etat français n’est pas
véritablement démocratique. Il est possible de le combattre de façon
non-violente en se passant de ses services. C’est Gandhi et son rouet. Pour
l’introduction des droits populaires au niveau national, cela signifie
organiser des votations populaires indépendamment de l’Etat.
Court-circuiter
l’Etat
Si les élus au pouvoir refusent d’introduire la
démocratie semi-directe, il s’agirait d’organiser les droits populaires indépendamment
de l’Etat. Concrètement, il s’agirait de commencer par le plus petit pas qui
soit efficace : organiser d’abord un référendum pour l’introduction d’un
véritable droit d’initiative qui permettrait de modifier la Constitution.
Ensuite, si ce référendum est accepté lors de la votation populaire organisée
par la société civile, il s’agirait d’assurer son fonctionnement en assurant le
contrôle des signatures et l’organisation des votations populaires sur les
sujets soumis au peuple.
Comme
si c’était des votations officielles
Il est crucial que les votations soient organisées le
plus possible comme elles le seraient si les élus avaient accepté d’introduire les
droits populaires. Il ne s’agit donc pas d’organiser un référendum sur
internet. Il faut utiliser les listes électorales (selon wikipédia,
elles
sont publiques : tout électeur d’une commune peut obtenir une copie de la
liste électorale).
A
quoi bon organiser une votation si elle n’est pas reconnue par l’Etat ?
Une votation où le peuple n’a pas un pouvoir décisionnel
est fondamentalement bidon. C’est pourquoi il est crucial d’être clair sur le
fait que le référendum organisé par la société civile n’est pas encore le
véritable référendum : ce n’est qu’un moyen pour obtenir un véritable
référendum. Mais ce moyen peut être particulièrement puissant pour plusieurs
raisons. A l’extrême, on peut imaginer que ce soit le début de la création d’un
nouvel Etat qui viderait peu à peu de sa substance l’ancien Etat. De façon plus
réaliste, on peut espérer que ces référendums organisés par la société civile fassent
pression sur les élus. De toute façon, cela ferait connaître la démocratie
semi-directe et serait l’occasion d’un utile apprentissage de la véritable démocratie : le peuple
prendrait l’habitude de réfléchir sérieusement et de façon synchronisée sur des
sujets plutôt que de choisir uniquement des personnes. Cette révolution
non-violente pourrait se faire graduellement au fur et à mesure que le nombre
de citoyennes et de citoyens participant à ces votations augmenterait. Tant que
ce nombre n’est pas représentatif, cela resterait malheureusement folklorique.
La
priorité, c’est les élections présidentielle et législatives de 2012
Dans l’immédiat, la priorité est de mettre les candidats
aux élections de 2012 sous pression pour qu’ils s’engagent à promouvoir une
véritable démocratie (voir ici).
Mais si nous perdons cette bataille, il faudra alors sérieusement envisager d’utiliser
la dynamique ainsi enclenchée pour organiser les droits populaires
indépendamment de l’Etat.
Inscription à :
Articles (Atom)