samedi 21 janvier 2012

Lettre ouverte à Yvan Bachaud, candidat à l’élection présidentielle

Monsieur Bachaud,

Félicitation pour le combat que vous menez depuis longtemps en faveur du référendum d’initiative citoyenne (RIC). Merci. Je vous souhaite, et je nous souhaite, que vous puissiez parvenir aussi loin que possible dans la course présidentielle.

Je ne suis toutefois pas d’accord avec votre affirmation que « il ne faut donc voter pour aucun de ces candidats qui n’ont rien fait pour le RIC alors qu’ils pouvaient déposer des lois ». Certes, je partage votre indignation envers ces politiciens qui veulent continuer de confisquer entre deux élections le pouvoir qui n’appartient légitimement qu’au peuple. Il est clair qu’ils ne veulent pas introduire le RIC. Mais le peuple peut les forcer à introduire ce RIC qu’ils rejettent. Ces candidats sont en effet en compétition pour obtenir des suffrages populaires. Si une part significative du peuple (pas nécessairement la majorité, mais assez pour pouvoir déterminer qui des deux candidats du second tour sera élu) décidait de ne voter que pour des candidats qui s’engagent explicitement et précisément à introduire un véritable RIC, alors ces candidats seraient bien obligés de s’engager. Même quand on a les deux mains sales, on peut les nettoyer en les frottant l’une contre l’autre. De même, nous pouvons faire émerger la démocratie de candidats antidémocrates en les mettant en concurrence. Pour cela, il faut que la démocratie devienne un thème majeur de la campagne. Et il est important que la promesse soit précise, de sorte que l’on puisse savoir sans l’ombre d’un doute en fin de mandat si elle a été tenue, et le cas échéant sanctionner lors de l’élection suivante. Ainsi seulement, les élus tiendront leur promesse.

Vous dites que le RIC est la clé de la démocratie. Et vous avez raison. Chaque courant démocrate pourra ensuite utiliser le RIC pour soumettre en votation populaire les réformes qu’il préconise. Mais où se trouve cette clé ? Elle est dans un coffret cadenassé. Et la clé de ce cadenas est une forme spécifique du RIC : le RIC pour modifier la Constitution. C’est la réforme la plus modeste qui permette d’ouvrir la porte de la démocratie. Et c’est très précis (cela permet de changer la Constitution, toute la Constitution, et rien que la Constitution), soutenu par tous les démocrates, et simple à expliquer. Bien sûr, nous voudrions un RIC plus large qui permette aussi de modifier les lois, et c’est ce que nous proposerons au peuple lorsque nous aurons le RIC au niveau constitutionnel.

La priorité est d’introduire un droit de référendum et d’initiative au niveau constitutionnel. La situation est actuellement relativement propice en France où il faut tirer parti des prochaines élections pour inciter les candidats à s’engager à satisfaire cette revendication. Diffusons la revendication : « le peuple, et uniquement le peuple, doit pouvoir modifier la Constitution » disponible ici.

Monsieur Bachaud, vous êtes un démocrate influent. Certes, vous répondrez que les média ne s’intéressent pas suffisamment à vous. Mais comparé à la foule des démocrates dont je fais partie, vous êtes influent. En étant candidat à la présidentielle, vous apportez une importante contribution pour tenter de faire de la démocratie un thème majeur de cette campagne. Je vous souhaite, et souhaite à tous les Français, que vous puissiez parvenir aussi loin que possible dans la course présidentielle. Mais vous savez que vous ne serez pas présent au second tour. La question que je vous pose est la suivante : quand vous serez éliminé de la course présidentielle, accepterez-vous d’user de l’influence dont vous disposez pour contribuer à inciter les candidats restant à s’engager explicitement à mettre en œuvre le droit de référendum d’initiative citoyenne au niveau constitutionnel discuté ci-dessus, selon le principe qu’il ne faut voter que pour des candidats qui s’engagent à introduire ce RIC durant la première année de leur mandat présidentiel ?

9 commentaires:

  1. "La réponse de Yvan BACHAUD"..!!

    C'est juste un titre je ne parle pas de moi comme DELON et d'autres à la 3ème personne.

    Je ne suis malheureusement pas aussi influent que vous le pensez et même pas influent du tout..!
    Il faut que le R.I.C le devienne le plus vite possible, pour être présent dans la campagne officielle des législatives puis pour des actions déjà programmées dès le 1er septembre.

    JE NE VOUS SUIS PAS DU TOUT SUR LES promesses à attendre.

    En 1993 TOUS les partis avaient promis le RIC!!!! et le RPR dans l'année 93!!! N.SARKOZY s'est fait élire avec cette promesse en N°4 sur 20...Ministre d'état il a bien réuni un congrès mais pour faire la cour de justice de la république dont 80% des Français avient di le 19.11.92 qu'ils ne voulaient pas..

    BEREGOVOY AVAIT déposé au sénat un projet de loi pour le RIC MAIS 4 jours avant sa mise a la porte annoncée le 10 MARS 1993..!

    JOSPIN EN 1997 n'a pas été rechercher le projet malgré nos demandes.
    EN 2002 le RIP était expressément inscrit dans la profession de foi de J.CHIRAC. MAIS on l'attend toujours et l'opposition n'a pas déposé de proposition de loi en sa faveur alors que cela aurait mis l'Etat UMP soit contrôle du peuple...
    PAS UN AMENDEMENT en faveur du RIP parmi les quais 1000 PARLEMENTAIRES!

    Il faudra arracher le RIC par des manifestations hebdomadaires de 18 à 19 heures , peu à peu dans un maximum de ville sur la place symbolique de chacune ET JUSQU4A OBTENIR SATISFACTION..
    Nous lancerons également des RIC selon NOS modalités en espérant une médiatisation..

    Nous comptons sur vous pour faire connaitre ses actions et participer.

    MAIS POUR L'HEURE: il faut avoir un maximum de candidats aux législatives et en tous cas plus de 75 pour participer a la campagne officielle

    Merci de votre aide.
    Cordialement
    Y.Bachaud porte parole du R.I.C candidat à la présidentielle

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour votre réponse.

    Je suis en train d'étudier le cas de Sarkozy lorsqu'il était candidat à la présidence. Je ne trouve pas la promesse No 4 que vous évoquez. Pouvez-vous me donner un lien sur internet vers cette promesse?

    RépondreSupprimer
  3. Camille Desmoulins5 février 2012 à 22:29

    Le moment venu, il faudra mettre les "Indignés" dans le coup : ce sont eux qui "tiennent" les places symboliques des villes, et lorsqu'après la présidentielle il sera devenu évident que rien ne changera (sauf la tête et l'étiquette du président) les temps seront mûrs pour lancer l'offensive du R.I.C. !

    RépondreSupprimer
  4. Camille Desmoulins5 février 2012 à 22:37

    Cela dit, je voudrais ajouter à l'attention de "démocratie semi-directe" que la version minimaliste du Référendum (se limitant à la possibilité de modifier la Constitution) ne me semble pas la meilleure option (la proposition de loi de Christian Vanneste, député UMP, déposée en avril et défendue en décembre 2011, va déjà plus loin...). En effet, elle risque de ne pas rencontrer un soutien populaire suffisant, car la Constitution est trop "abstraite", les gens seront davantage interpellés par la possibilité de voter des lois plus "concrètes" (comme les exemples que vous donnez pour la Suisse, dans un plus récent billet). Je verrais plutôt le R.I.C. (pour bloquer une loi, proposer une loi ou modifier la Constitution) comme un premier pas, avant une refonte complète de la Constitution par une Assemblée constituante débouchant sur la VIème République...

    RépondreSupprimer
  5. Il ne faut pas passer au plan B avant d'avoir tenté le plan A (la présidentielle).

    Oui, les Indignés ont un rôle important à jouer pour le plan B, mais aussi pour le plan A - s'ils le veulent.

    RépondreSupprimer
  6. @Camille Desmoulins

    J'ai répondu avant de voir votre second commentaire.

    L'idée du RIC au niveau constitutionnel, c'est bien un premier pas. J'essaie de montrer comment cet outil pourrait ensuite être utilisé pour adopter d'autres réformes institutionnelles ou des réformes plus concrètes. C'est pour cela que c'est la clé qui ouvre la porte de la démocratie.

    Par contre je n'aime pas l'idée d'une Assemblée constituante, parce que la Constitution est trop importante pour être confiée à des représentants, même tirés au sort. Il appartient au peuple de modifier la Constitution autant qu'il le souhaite, par référendum, un article à la fois.

    RépondreSupprimer
  7. Que je sois contre une Assemblée constituante n'est pas très pertinent. Ce qui compte c'est qu'avec un RIC vous pourrez soumettre en votation la création d'une Constituante. Et si vous gagnez (ce que je n'espère pas), il y aura une Assemblée constituante.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Camille Desmoulins8 février 2012 à 18:01

      Personnellement, je ne tiens pas absolument à l'Assemblée Constituante : votre idée de modifier la Constitution par petites touches grâce au R.I.C me va... Je constate simplement que certains tiennent à la Constituante (http://www.pouruneconstituante.fr/) et il me semble qu'on pourrait en faire des alliés pour le R.I.C. Idem pour les indignés. Par contre, ces derniers risquent de ne pas apprécier qu'on essaye de les impliquer dans le plan A (la présidentielle). A titre personnel, probablement, mais en tant que mouvement, ils se veulent apolitiques...

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.